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L'aquarium
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12 octobre 2008

Un carnaval très technologique

Blog officiellement inerte depuis un peu plus d'un an... Mais, l'occasion étant trop belle pour être manquée, un petit billet pour le 3e festival des blogs médicaux, sur le thème « Patients, médecins, qu’est ce que les nouvelles technologies ont changé pour vous ? ». Il y a dans ma tête une petite collection de ces moments précieux, exaltants et souvent stressants, de ces minutes où l’on sait pertinemment que l’on est en train de vivre une grande première. De ceux après lesquels on se dit « Ca, c’est fait ! » avec un mélange de fierté et de soulagement. Il y a ceux dont la vie nous fait cadeau (heureuse surprise ou atroce nouvelle, c’est selon) à tous avec plus ou moins d’équité. Et puis il y en a quelques-uns spécifiques à ma formation: la première voie périphérique posée, le premier entretien psy en solo, le premier point de suture, le premier lavage/habillage stérile pour aller au bloc, le premier décès, … Il y en aura bien d’autres et je les attends de pied ferme. Il y a peu, promue médecin remplaçante pour un mois (les stagiaires, quand le personnel manque, peuvent parfois servir), j’ai franchi le cap de la première visite (1) toute seule. Toute seule c’est-à-dire sans chef, parce que bon, faut pas exagérer, j’étais quand même accompagnée de l’infirmier en charge de mes patients et d’un ordinateur portable monté sur roulettes. Ce dernier contenant tous les dossiers de tous les patients du réseau hospitalier de la région (et donc ceux de la petite douzaine qui étaient sous ma responsabilité), il était loin d’être quantité négligeable. D’un clic donc, la dame du 125, second clic son traitement, encore clic ses résultats de labo et d’examens complémentaires. Autre clic mes notes avec son évolution, contenant, soigneusement réfléchi la veille et virtuellement surligné en jaune, ce à quoi je dois penser ce matin. L’infirmier, à mes côtés, armé de sa tablette-écran tactile, me donne le poids du jour de la patiente et ses observations ou celles laissées là par ses collègues de la nuit. Tiens sa créat augmente, un petit tour dans les formules préenregistrées et j’ai sa clearance, meeeeeeeeerde elle passe en insuffisance rénale, va falloir que je lève le pied sur les diurétiques (2). Mise en suspends de cette partie du traitement et note pour la visite sur dossier avec le chef qui va suivre : stopper ou diminuer ? hydratation ? (notez entre cette fâcheuse découverte et la solution partielle à laquelle je suis arrivée une tachycardie sinusale, une hyper activation neuronale ne faisant qu’augmenter ma perplexité face au fait que je savais que j’avais su ce que je devais faire mais que là je ne savais plus, et quelques grandes et lentes inspirations de l’air parfumé à la solution désinfectante qui m’entourait permettant enfin une connexion synaptique). Autre patient, quelques chambres plus loin : quel antibiotique donner pour ce germe, combien de temps, à quelle dose ?Un passage sur internet et un site référençant les médicaments pour confirmer mes souvenirs de cours, une prescription (lisible puisque dactylographiée) dans le dossier informatique (qui m’annonce que non, pas d’allergie chez ce monsieur) selon la liste de la pharmacie de l’hôpital et le tour est joué. Des boutons rouges bizarres qui grattent? Vite google image que je me fasse une idée avant d’en parler au patron. Une association de symptômes étrange? Quelques mots clés dans medline et me voilà prête à lire une pile (virtuelle) d’articles sur le sujet. Après avoir vu, questionné, palpé, percuté, ausculté mes patients bien réels et leur avoir expliqué leur maladie, leurs médicaments, le pourquoi du comment de la suite de leur hospitalisation, annoncé les résultats des examens de la veille et leurs implications, me voilà de retour dans le bureau. Le patron m’attend, il est visiblement déjà passé voir (de son ordinateur) ce que j’avais modifié dans les traitements, les questions que je prévoyais de lui poser et ce qui m’avait tout simplement échappé pendant ce baptême du feu. Je m’en étais honorablement tirée, et j’avais su où chercher les informations qui me manquaient. Mais le plus important, c’est que j’avais adoré ça. Pas les moments à faire de la paperasse (papier ou virtuel, même combat, indispensable mais chiant au possible); mais ceux avec les patients et leurs familles, avec pour seuls outils mes questions, mes mains et mon stétho, ma tête remplie de savoirs scientifiques et mes compétences humaines. Le jeu de piste qui mène au diagnostic, et puis traduire tout cela au patient, de manière à ce qu’il comprenne. Internet, les ordinateurs et autres nouvelles technologies ne font pas le médecin, ils ne nous dispensent pas d’avoir des connaissances, des habilités techniques et humaines, un sens clinique. Mais ils mettent à notre portée immédiate des informations précieuses. Ce sont des outils magnifiques. À nous donc de savoir les utiliser correctement. Dites, les « grown-up docs », comment on faisait, avant ? (1) La visite, c’est le moment où le médecin hospitalier passe voir tous ses patients, les uns après les autres, pour ajuster leur prise en charge et les informer de ce qui se passe. (2) Pour ceux qui n’y comprennent rien, le seul intérêt de tout ceci est de démontrer que je fais tout avec l’ordinateur, plus de papier, plus de carnets bourrés de notes manuscrites, plus de calculatrice et de formules qu’on oublie.
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Commentaires
P
Il serait agréable pour ceux qui vous lisent que vous ponctuiez vos écrits. Je n'ai pas compris grand chose à vos protestations diverses et variées, mais je tiens a rappeler que ce billet n'a pour but que de montrer la place de certaines nouvelles technologies dans ma pratique médicale courante. Il n'ouvre pas de débat sur leur bien fondé ou les failles du système médical.
M
ce que la technologie à apporté à un patient<br /> on a la trouille maintenant on peut voir pour de vrai des trucs médicaux qu'avant on savait pas//<br /> on peut lire l'ordonnance du médeçin grace à limprimante c clair-<br /> on est trés rapidement ausculté alors qu'avant ça trainait:(dans le secteur:liberal) à lhosto j'ose plus-<br /> enfin aux entrées à lhosto avant c'est pas la classe maintenant c aussi peu rapide mais limprimante+la carte+létiquette+lacarte+encasou-+lepapierdelamutuelle+lenumérod'appel+lesportables+(j'évite)ou seulement-<br /> enfin le trop: maintenant pour voir un specia au service public la surveillante me demande pour un rendezvous d'aller voir un généraliste ou alors d'aller aux urgences-de jour-<br /> comment faisaient on avant sans ces machines?<br /> par contre mutualisé ou bien en payant comptant on peut voir en secteur libéral qui on veut et je me demande si en secteur hosto c'est pas pareil-<br /> (en plus je remarque que pour lutter contre la délinquence juvénile aux urgences (il y a un portail fermé pour véhiculessans portail pour piéton:donc on doit sauter au dessus du portail véhicules il n'y a pa de sonnettes et la on devient délinquant<br /> le titre du billet: les yeux dans le net faudrait aussi que vous les ouvriiai sur le reste-<br /> duchudenimes
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